Oussama Darragi et Khaled Ayari contre la JS Kairouanaise, le 20 novembre 2009 à El Menzah. (Photo CHALA)

Coup de gueule

Le quémandeur geignard

Le porte parole officiel du Club Africain (CA), Me. Zine El Abidine Oueslati, était aux démons, si Molière nous le permette, dimanche suite au nul heureux des clubistes (2–2) qui sont revenus de loin face à une Étoile Sportive du Sahel (ESS) amorphe mais qui a pourtant mené au score (2–0) une heure durant.

Pourquoi toute cette hystérie ? Aouez Trabelsi, l'arbitre du match, a omis de siffler deux penalties en faveur du CA sur fautes commises dans la zone de réparation par Zouaghi sur Aouadhi et par Mabrouk sur Otorogu. Rien d'anormal et rien de plus légitime ! Mais de la à accuser le président de la Commission d'Arbitrage, M. Abdessalem Chammem, de servir les intérêts de l'Espérance Sportive de Tunis (EST), au sein duquel évolue son fils Khalil Chammem, c’est aller un peu trop en besogne et le discours devient vitupérant, la méthode espiègle et le tout tourne à la diffamation insensé.

Ce n'est pas nouveau de la part de la figure discursive de proue du CA. La tendance devenue habituelle chez le voisin clubiste et aux manœuvres extra-sportives pour combler les lacunes sportives et administratives; zarzissiens et étoilés en savent quelque chose. L'année dernière, nous nous rappelons bien, et alors que le CA perdait les pédales, Me. Oueslati a explicitement demandé aux médias de laisser son CA tranquille et de s'occuper de l'Espérance ! Ses complots ont en fin de compte capoté, et alors que l'EST cartonnait l'ESS, postulant au titre jusqu'à l'avant dernière journée, à Rades, le CA subissait la loi de Jendouba Sports (JS), déjà reléguée en Nationale B, et le peule sportif découvrait son vrai image.

Cette saison, il n'a pas eu besoin de mendier la complicité des médias, leur acharnement sur notre club bat son plein et tout cela lui va à merveille. Alors que lui reste-il ? Mettre la pression sur le corps arbitral en vue d'obtenir quelques de coups de pouces supplémentaires, qui manquent cruellement aux clubistes ces jours ci , rappelez-vous entre autres le but inexistant contre le nouveau promu la Jeunesse Sportive Kairouanaise (JSK) au stade d'El Menzah, le coup de réparation imaginaire face à l'Union Sportive Monastirienne (USMo) au stade Ben Jannet, le but précédé d'une main flagrante face au Club Sportif Sfaxien (CSS), etc... Six points d'offerts riens que dans ces seuls matchs. Doit-on cracher dessus ? Certainement pas; quand on devient un habitué, on aspire toujours à plus; ne dit-on pas que l'appétit vient en mangeant ?

Les propos de Me. Oueslati étaient indubitablement saumâtres. Il proféra un blessant "Chammem est concerné par le titre de champion" avant de raisonner avec des insinuations graves et peu délicates "parce qu'il a un membre de sa famille qui exerce dans une équipe concerné par le titre" avant de se prendre sottement au lacet de son propre discours en déclarant niaisement que "l'arbitre a cherché le nul pour le bien de l'équipe classée première." Furieux comme il était, il ne savait pas que la victoire étoilé nous arrangeait mieux car elle nous donnerait sept longueurs d'avance sur nos seconds. Il ne s'est pas rendu compte que Trabelsi, au lieu de siffler un hors jeu inexistant, aurait pu brandir un carton rouge pour Nefzi et accorder un penalty à l'Étoile alors que le score était de (2–1) en faveur de l'ESS. Il n'a pas compris qu'un arbitre cherchant le bien de l'EST aurait fermé les yeux sur l'intervention de Berradhia et n'aurait jamais sanctionné la faute par un deuxième carton jaune synonyme d'expulsion de l'un des meilleurs étoilés.
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La boite à merveilles de Z. A. Oueslati n'arrêtera jamais de nous enchanter en fournissant des liens insolites pour justifier un discours balourd. Ses théories géométriques burlesques avancées pour expliquer comment une chute en dehors des seize mètres cinquante pourrait être transférer dedans dans le but de légitimer le penalty accordé à Traoré resteront à jamais gravées dans la mémoire collective du public sportif tunisien. Que ces théories deviennent internationales et exportables n'est pas à exclure, et Me. Oueslati de devenir expert de la FIFA en matière de perpendicularité et coups de réparation. L'instance fédérale internationale aura extrêmement besoin de trouvailles similaires  pour s'en sortir des situations litigieuses. Elle aura dès lors une explication méthodique des plus conséquentes et des plus rationnelles à la main de Thierry Henry qui a qualifié la France aux dépens de l'Eire.

Meurtri par les propos bruts du maître, M. Chammem a jugé nécessaire d'intervenir. Me. Oueslati s'est auparavant plaint que la requête du CA d'avoir recours à un corps arbitral étranger fut refusée. Et M.Chammem de répondre : le CA a exigé que l'arbitre ne soit, tenez-vous bien, ni italien, ni allemand, ni espagnol, ni français, ni arabe, ni africain ! Apparemment, le maître a oublié de limiter le choix au norvégien du dernier derby ! Tiens tant qu’on y est, il parait que le Zanzibar possède des arbitres qui répondent aux critères du secrétaire général du CA. A ce rythme, on ne tardera pas à réclamer des Martiens, ou autres extra-terrestres, pour diriger les matchs du CA. Pourvu qu'ils ne soient pas bannis eux aussi à cause de leurs  hypothétiques affinités envers l'ogre Espérantiste qui contrôle terre et mer !

Les déclarations irresponsables du porte parole clubiste portent une enfreinte criarde à la charte sportive récemment signée par les présidents et responsables de clubs sur instructions du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'Education Physique pour mettre fin aux déclarations à chaud qui riment avec incitations à la violence. Les agissements qui ont suivis la double confrontation Egypte – Algérie sont encore vifs dans les mémoires et nous ne pensons pas que Me. Zine El Abidine Oueslati veut les importer en Tunisie !

De plus, cette tentative récalcitrante de manipulation, à travers les médias, de l'opinion publique, et ces attaques venimeuses entrent dans le cadre de sa guerre psychologique d'avant derby, un derby qui va se jouer dans deux semaines et qui pourrait décider des rêves, ou cauchemards, clubistes pour le quatre-vingt dixième anniversaire du club qu'ils voudront mais ne pourront pas célèbrer à la manière du grand voisin espérantiste qui a remporté trois titres et pas les moindres. Au cas ou ça capote une autre fois, le maître pourra programmer des matchs et des soirées galas pour égayer un anniversaire qui risque d'être saigné à blanc de titres.


On se rappelle bien de ce qui s'est passé les deux dernières saisons, surtout en fin d'année dernière, et l'apport ô combien précieux des médias pour faire diversion et influencer la masse. Me. Oueslati l'a bien compris et ne se prive pas à chaque fois de les utiliser pour éviter une prise de conscience des limites de son équipe par ses propres supporters.

Nul ne peut nier que les compétitions nationales sont devenues, entre autres, des aventures discursives. Une mise au point officielle par Maître Imed Belkhamsa, porte parole de l'EST, s'impose car il s'agit bien d'un porte parole officiel d'un club adverse qui s'est attaqué publiquement à l'Espérance en proférant des propos diffamatoires à l'encontre du club dans un média officiel qu'est la chaîne de Télévision Tunisienne. Porter atteinte à l'image de l'Espérance et mendigoter les largesses des arbitres ne doivent plus passer sous silence. À tout quémandeur geignard réplique adéquate et à tout râleur sournois boutade appropriée !