Le onze Sang et Or aligné contre l'Etoile du Sahel le 27 septembre 2009 à Sousse. (Photo CHALA)

Analyse

L'essentiel est là !

C'est tout de même un comble, l'Espérance gagne à Sousse face au leader du championnat, elle reprend dans la foulée sa place naturelle à la tête du classement du championnat mais l'ambiance générale n'est pas à l'euphorie. Pas de manifestations de joie ni de déclarations pompeuses. Il y a de quoi rester perplexe, n'est ce pas ? Gagner à Sousse est-il devenu habituel, routinier ou encore ordinaire ? Non, sûrement pas. Battre l'Etoile du Sahel chez elle reste toujours un exploit. Pourtant, cela s'explique aisément, car au-delà du résultat final, très positif, la prestation des Sang et Or lors de cette rencontre nous laisse une impression mitigée. En effet, les artistes n'étaient pas inspirés et inhabituellement, c'est plus par la défense que l'équipe s'est illustrée.


La victoire mais pas la manière

Ce match pouvait au départ sembler aisé pour certains optimistes invétérés. Il est vrai qu'entre une équipe fraîchement et piteusement éliminée en Champions League africaine et une autre qui reste sur un festival offert au Club sportif sfaxien, on pouvait croire les jeux faits d'avance. Mais, même si elle n'est que l'ombre d'elle-même, l'Étoile reste une bonne équipe qui dispose d'excellents éléments. Les Sassi, Boukhari et compagnie étant loin d'être ridicules. Il n'en reste pas moins que cette Étoile doute, elle balbutie son football et n'a ni ligne directrice ni cohésion collective.


L'Espérance, quant à elle, n'a pas joué sur sa vraie valeur. Il est vrai que quand Darragi et Msekni ne sont pas en forme, l'Espérance en perd sa créativité. Et quand, de surcroît, Eneramo rate son match, c'est tout le jeu offensif de l'Espérance qui s'égare ! D'ailleurs, Darragi et Msekni se sont très peu cherchés dans ce match, privilégiant ainsi, un jeu en solo. Dommage, car à chaque fois qu'ils ont joué ensemble, ils ont créé le danger ! Heureusement que lors de ce match, le jeu défensif a été très bon. En effet, Nawara a été là quand il le fallait. L'axe de la défense a été quasi irréprochable, avec une mention spéciale pour Zied Derbali qui a nous a sorti un sans faute. Les latéraux non plus n'ont pas démérité, en défense et en attaque, et  de leur tâche ils se sont acquittés. Doit-on, d'ailleurs, encore évoquer la prestation phénoménale de Khaled Korbi ?


Mais voilà la défense ce n'est pas le jeu de l'Espérance. Et ce n'est pas Benzarti qui va me démentir ! Lui qui sait pertinemment que la force de l'Espérance réside dans son infatigable envie de créer le jeu et de toujours aller de l'avant. Jouer sans arrière pensée, toujours attaquer est la philosophie de l'Espérance et de son coach. Ceci dit, l'Espérance gagne même lorsqu'elle n'est pas dans un grand jour. Et là c'est un signe qu'une grande équipe est en train d'éclore.


Leaders... jusqu'au bout

Il aura fallu six journées à l'Espérance pour retrouver son leadership. Objectivement, le parcours fait jusque là a été très satisfaisant. Le visage affiché est rassurant et ne peut que rendre le public confiant. D'ailleurs, les quatre prochaines journées seront jouées à Tunis. C'est là une occasion pour prendre son envol en tête du championnat. Mais gare à l'excès de confiance ou à la sous estimation des adversaires, un match de football n'est jamais gagné d'avance !