Henry Bienvenu contre l'Etoile du Sahel, le 27 septembre 2009 à Sousse. (Photo CHALA)

Ligue 1

ESS - EST : (0 - 1)

L'Étoile a préféré jouer de droite à gauche, question de se débarrasser du souvenir de la défaite de la saison écoulée. L'Espérance a joué en jaune, question que cette même défaite reste vive dans les mémoires des joueurs et du public étoilés. Superstition mise a part, l'EST a récidivé en ramenant les trois points de la victoire de Sousse et aurait même aspiré à mieux.


Évasions discursives

Après la belle victoire sur le Club sportif sfaxien (CSS), plusieurs journalistes et commentateurs se sont amusés à focaliser leurs analyses sur les faiblesses de la formation sfaxienne - certains ont même évoqué un complot de la part des joueurs sudistes - et ont accordé peu d'importance à la performance d'un ensemble espérantiste qui, sans être encore au top, a laissé entrevoir d'excellentes dispositions, surtout offensives. Ce match contre l' Étoile dans son antre de Sousse est venu prouver la bonne santé des Sang et Or qui ont su négocier une étape bien cruciale dans leur parcours dans le championnat de cette année : il n'est pas donné à toute équipe de ramener une victoire du Stade Ben Jannet face à l'USMo, de balayer le CSS bien qu'à Tunis, et d'épingler à son tableau de chasse le leader des cinq premières journées dans son fief, pour reprendre le leadership après le faux pas contre les stadistes.


Formation reconduite

Le staff technique de l'Esperance a reconduit pour ce «clasico» la formation qui a donné pleine satisfaction lors du «clasico» précédent, à savoir : Nawara, Afful, Chammem, Derbali, Ben Youssef, Souissi, Korbi, Bienvenu, Msakni, Darragi et Eneramo (c). Bouazzi, puis Abdi et Tayeb ont fait leur apparition en cours de jeu. Msakni a cédé sa place à Bouazzi, qui, touché sous les yeux de l'arbitre qui, croyant à la simulation, a insiste auprès des joueurs de continuer à jouer sans donner la chance à Bouazzi de recevoir les soins médicaux nécessaires, a à son tour laissé sa place à Abdi ; alors que Tayeb a remplacé Bienvenu. Korbi, Eneramo et Chammem ont pour leur part récolté des avertissements.


Cartes brûlées, cartes brouillées ?

Moez Driss, le président étoilé, a misé sur Lotfi Rhim. Mais les choses ne sont plus au beau fixe pour le coach néo-étoilé. Après une élimination sans gloire d'une Champions League africaine qui paraissait largement à la portée de l'ESS avec la disparition des gros calibres depuis les tours préliminaires de la compétition, l'ESS, qui a joué l'un de ses meilleurs matchs cette saison, continue à manger son pain noir en concédant la défaite à son adversaire du jour.


Conscient des forces de l'Espérance et des limites de l'effectif mis à sa disposition, Rhim a voulu rejouer le coup d'El Menzah avec l'USMo lors de la demi-finale de la dernière édition de la Coupe de Tunisie. Mais ça ne marche visiblement pas à tous les coups. Lors de la première mi-temps, les joueurs étoilés ont essayé de surveiller les joueurs à tout faire de l'EST, surtout Darragi et Eneramo, et ont procédé par des contres. De l'autre côté, L'Esperance n'a pas trop pensé aux joueurs adverses et a axé ses manœuvres sur ses propres atouts. Elle a ainsi dominé la première mi-temps de bout en bout, a marqué l'unique but de la rencontre à la 17è par le biais de Chammem, et aurait pu tuer le match dans sa période initiale.


L'Étoile n'a pu réagir que lors de la deuxième mi-temps, aidée en sa réaction par une Espérance qui a préféré gérer son avance et trop garder le ballon au lieu d'aller droit aux buts sahéliens, avec un but tout fait raté par Msakni suite à une très belle passe de Darragi qui l'a mis en face à face avec Mathlouthi. À signaler la prouesse de Nawara qui a sauvé une balle chaude en mettant en corner un tir puissant de Diarra, pourtant seul face au keeper Sang et Or. Nawara semble bien parti pour un bon bail dans les bois espérantistes. Mejri et Naouali doivent cravacher dur pour espérer le déloger.