Le Onze Sang et Or aligné contre le CS Sfaxien à Radès, le 12 septembre 2009. (Photo CHALA)

Ligue 1

Confirmation Sang et Or ou... étoilée ?

Depuis la victoire éclatante (4-0) de l'Espérance Sportive de Tunis (EST) contre l'un des prétendants au titre, le Club Sportif Sfaxien (CSS), lors de la journée précédente qui s'est déroulée il y a deux semaines, tous les tifosi Sang et Or surfent sur un nuage d'allégresse. Non pas que l'Espérance a été parfaite ce jour-là, mais les protégés de Benzarti ont su être efficaces à merveille, comme en témoignent les quatre buts inscrits dans les filets d'un Ratouli, l'un des meilleurs par rapport à ses coéquipiers malgré tout.


Du côté étoilé, c'est un autre son de cloche. Pourtant leader en Ligue 1, les protégés de Rhim ont essuyé la semaine dernière une élimination somme toute prévisible au vu du parcours réalisé en Champions League africaine, avec une défaite au dernier match (1-0) par le Tout Puissant Mazembe (R.D. du Congo). Du coup, l'Étoile Sportive du Sahel (ESS) aura déjà failli dans sa quête du premier titre poursuivi cette saison, le plus important. On murmure même que le président Driss est contesté plus que jamais dans sa gestion sportive et que le coach Rhim joue déjà sa saison demain face à l'Espérance, pour vous dire !


Mais hormis le contexte du match, il y a bien objectivement un petit décalage au niveau des forces qui s'opposeront demain au Stade olympique de Sousse. Au-delà des chiffres (si l'ESS est en avance d'un point au classement sur l'EST, leurs attaques respectives sont ex-æquo à ce stade de la compétition avec 13 réalisations en 5 matchs, même si la défense étoilée s'est montrée plus solide avec 3 buts concédés contre 5 pour les Sang et Or ), voire des considérations technico-tactiques, l'Espérance possède une force de frappe impressionnante, avec un quatuor, Msakni-Bienvenu-Darragi-Eneramo, capable de changer le cours d'un match à n'importe quel moment et sur n'importe quelle phase de jeu. Du côté étoilé, si Akaïchi s'est révélé en ce début de saison, Boukhari a encore du mal à confirmer le fort prix déboursé par l'ESS pour acquérir ses services il y a de cela deux saisons déjà. Même le retour de Gelson dans le giron étoilé tarde à se matérialiser de nouveau, lui qui n'a pas été du voyage à Lubumbashi, cédant sa place à un Sassi qui tarde lui aussi à trouver une place de titulaire indiscutable. Pis, Rhim devra résoudre un grand casse-tête du côté droit de sa défense où le souvent blessé et ex-Sang et Or Ben Radhia sera le grand absent. Et quand on sait que ce genre de match se joue principalement dans la tête des joueurs, avec un contexte on ne peut plus favorable aux protégés de Benzarti, qui a bien profité de la trêve pour remettre les pendules à l'heure sur le plan physique, il y a lieu d'être optimiste pour demain du côté de Bab Souika.


Ceci dit, il n'en demeure pas moins de rester extrêmement vigilent, sans trop tomber dans l'optimisme béat. Car l'Étoile n'a jamais été un adversaire facile à manier chez elle, encore moins quand il s'agit du classique qui l'oppose à l'Espérance, une équipe qui transcende ses adversaires là où elle passe, aussi bien en Tunisie que sur le continent noir et ce, sans même parler des pays arabes. Ainsi, en jetant un coup d'œil sur l'historique des confrontations à Sousse, les Sang et Or n'ont réussi à gagner qu'à onze (11) reprises, contre vingt-cinq (25) du côté étoilé. Pis, les Sang et Or n'ont pu gagner à Sousse deux saisons de suite qu'à deux reprises, soit en 59-60 et 98-99, avec la particularité qu'il y a eu deux confrontations lors de la deuxième saison en 99, dont une qui s'est soldée par un nul. Et quand on sait que la saison dernière les Sang et Or sont allés battre l'Étoile par la plus petite des marges (1-0) après neuf ans de disette, sans parler du score fleuve et historique réalisé à El Menzah en fin de saison dernière (4-1), il y a lieu de s'attendre à une Étoile blessée et qui fera tout pour se retaper un moral au creux de la pente.


Enfin, malgré quelques tergiversations au niveau de l'axe de la défense, voire au degré de forme de Msakni qui revient de blessure, il n'est pas exclu de voir Benzarti, demain, faire confiance à la formation qui a donné satisfaction contre le CSS, à savoir :


Naouara - Afful, Chammam, Derbali, Ben Youssef - Souissi, Korbi, Bienvenu, Msakni - Darragi et Eneramo.