Suite à une préparation tronquée à cause de bouleversements lors de la fixation du calendrier de la saison en cours, les Sang et Or se sont contentés d'une courte victoire à domicile contre l'Olympique de Béja (OB). « Les trois points sont toujours bons à prendre et surtout en début de saison », déclara le coach Faouzi Benzarti à l'issue de la rencontre.
En effet, le calendrier nous propose une première série de quatre journées successives avant d'offrir une trêve de quatre semaines, afin de permettre à la sélection nationale de bien négocier son duel décisif face aux «Green Eagles» du Nigéria.
Les Sang et Or, de par leur expérience dans la conquête des titres, sont conscients que la clef de la conservation de leur championnat passe par un maximum de points à empocher lors de ces quatre journées. Jusque là, une victoire est déjà au compteur. Trois autres confrontations sont en vue, dont deux à domicile, successivement lors du derby contre le Stade Tunisien (ST) et l'Avenir Sportif du Kasserine (ASK), et un déplacement à risques à Monastir pour affronter la redoutable Union Sportive (USMo) locale.
Confrontations à distance entre les prétendants au titre ...
Il est évident que la tradition, les rapports de force et les disparités entre les différents acteurs de notre Ligue 1 ont fait que les prétendants au titre sont connus d'avance, à savoir les quatre «grandes» écuries. Ces mêmes facteurs ont astreint toutes les autres équipes à jouer le rôle de comparse ou, au meilleur des cas, le rôle d'arbitre entre les quatre clubs.
Ainsi et malgré la valeur de notre adversaire de la deuxième journée, en l'occurrence la très redoutable équipe du Bardo, seuls les trois points doivent nous satisfaire. En effet, notre dauphin de la saison écoulée part gagnant, à moins d'une surprise, en accueillant le nouveau revenant à la Ligue 1, à savoir la Jeunesse Sportive Kairouanaise (JSK). Il va de soi que tout faux-pas de notre part permettra au Club Africain (CA) de se ressaisir de sa mauvaise prestation lors de la journée inaugurale.
Nos deux autres classiques concurrents, à savoir l'Etoile Sportive du Sahel (ESS) et le Club Sportif Sfaxien (CSS) iront jouer loin de leurs bases avec des risques de laisser des plumes, en se déplaçant respectivement à Zarzis et à Béja. L'Espérance sera amenée à exploiter la moindre défaillance de ses concurrents directs et ceci ne passe que par la collecte des trois points de la deuxième journée.
Et dans cette même logique du rôle d'arbitres joué par les équipes du milieu du tableau, nous savons déjà que l'ESS n'a pas réussi à gagner son baptême du feu contre ce même ST. Ainsi, nous devons faire mieux, car au classement final ce sont ces types de points qui doivent distinguer entre un champion et son dauphin.
Il en découle que, compte non tenu de la valeur de notre adversaire du jour, seuls les trois points comptent. La victoire est ainsi plus que primordiale, si l'Espérance tient à préserver son sacre.
Un premier match choc ...
Cependant, la nécessité de la victoire ne veut pas dire qu'elle est acquise d'avance, d'autant plus que l'adversaire du jour n'est autre que le Stade Tunisien, une équipe considérée pour longtemps comme étant la bête noire de notre « Dawla ». En plus, ce derby est considéré comme étant le match le plus important et le plus attendu de la saison aux yeux des stadistes. Leurs joueurs et leurs responsables s'y investissent à fond, allant jusqu'à provoquer les querelles et les bagarres dans plusieurs cas par le passé.
Et indépendamment de la volonté des stadistes de bien négocier leurs confrontations avec l'Espérance, il est tout à fait clair que c'est une équipe redoutable grâce à un nouvel entraîneur de renommée et à des joueurs expérimentés à l'instar des Zaïri et Yaken dans l'axe, Hadj Kacem sur le côté gauche de la défense ou Jedidi et Khemir en attaque, sans oublier les deux joueurs étrangers Bâ et Boubaker qui sont en train de donner de belles prestations.
Le Stade Tunisien, sous la houlette de son ambitieux président Derouiche, vise un palier plus haut parmi les grands du foot tunisien. Après avoir laissé filer quelques joueurs au cours du «mercato» hivernal, les Rouge et Vert ont tenu bon pour conserver tout l'effectif à leur disposition. Ainsi, seul Berrebat a quitté le navire. Ils ont programmé tôt leur trêve estivale et ont bien négocié leur préparation, affichant une belle note avec la victoire en match amical face au CSS par le score de deux buts à un (2-1).
Pendant la journée inaugurale, les protégés de Lewig, bien que très timides au niveau offensif, ont réussi à arracher un match nul à Sousse même, en croisant le fer avec l'Etoile du Sahel. Ils ont évolué avec un dispositif en 5-4-1 pour bloquer les infiltrations latérales et assurer le bloc défensif tout en jouant les contre-attaques, généralement bien négociées par Khemir et Jedidi.
Ainsi, le Stade Tunisien est un concurrent à prendre au sérieux le plus absolu, vu la motivation accrue des stadistes à chaque fois qu'ils confrontent l'Espérance, la qualité de leurs joueurs et la bonne préparation qu'ils ont réussie au cours de cette trêve estivale.
L'Espérance : toutes les cartes en mains ...
Du côté de notre « Dawla », nous disposons désormais de tous nos atouts grâce notamment à la récupération de deux joueurs très importants dans notre dispositif, à savoir Mikael Eneramo et Wissem Abdi, ayant purgé leurs sanctions respectives.
Le Nigérian sera décisif pour combler le manque de lucidité d'Henri Bienvenu dans le poste d'attaquant de pointe, en pesant comme toujours sur les défenseurs stadistes, ce qui permet de créer des espaces au profit de ses coéquipiers. Ce sera la meilleure solution pour contrecarrer le bloc défensif que compte adopter le Stade Tunisien, d'autant plus que Faouzi Benzarti a affirmé, dans sa conférence de presse, qu'« Eneramo est fin prêt physiquement et techniquement pour être titularisé. »
Quant à Wissem Abdi, ce sera un renforcement de taille pour assurer plus de stabilité et de rigueur défensive - bien que le jeune Hamza Tlili n'ait pas démérité contre l'OB - et surtout une meilleure relance et une meilleure organisation sur le terrain.
L'Espérance comptera aussi sur le duo Z. Souissi et Korbi pour cadrer le milieu de terrain et aura tant de solutions offensives pour déchiffrer le blocus stadiste, à l'instar de Msakni, déjà en plénitude de ses moyens, Bouazzi, Darragi, Bienvenu, Khelifa et Ayari, sans oublier un autre « joueur » qui se fait de plus en plus décisif dans ce type de maths, à savoir le public en or, capable de patienter et de pousser ses protégés dans les moments difficiles.
Un derby jamais gagné d'avance, malgré la domination ...
Malgré l'enchainement de matchs sans défaite en championnat face à la « Baklawa » depuis l'aller de la saison 1995-1996, nos confrontations restent intenses, serrées et bourrées de suspense. Et il suffit de se référer à plusieurs parties récentes ayant comme scores des 3 à 2 ou des 2 à 2 pour s'apercevoir de la difficulté de ce derby.