Le «Onze» Sang et Or ayant disputé le derby du 1er mars 2009 à Radès. (Photo CHALA)

Derby

Atterrissage ou amerrissage, pour quand la bouée de sauvetage?

Jusqu'ici tout va bien

C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages. Au fur et à mesure de sa chute, le mec se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien... »

Cette réplique culte tirée du film «La Haine» résume bien la phase retour de l'Espérance. On trébuche face à Jendouba, mais qu'importe, on nous explique qu'on est toujours leader. On fait match nul face à Béja ou encore face à Hammam-Lif et on entend toujours la même rengaine, la même chanson. L'Espérance est toujours la première.

« ...Mais l'important ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage » dit-on. Et aujourd'hui l'Espérance a atterri, voire amerri, et de quelle manière !

Tous coupables

Un bateau sans capitaine qui dérive au grès des vents et des vagues, il s'agit là d'une image qui illustre parfaitement la prestation de l'équipe aujourd'hui. Une équipe sans âme, sans volonté, sans dignité, sans amour propre, sans ligne directrice et sans leader.

Un non match de presque tous les joueurs espérantistes. Ce n'est plus uniquement la défense qu'on blâme, c'est tous les compartiments qui n'ont pas fonctionné. D'ailleurs, il ne sert à rien d'analyser ce match car il n'y a tout simplement pas eu de match. L'équipe n'est jamais entrée dans la partie, elle n'a rien montré, elle n'a jamais carburé. D'ailleurs, ce qui frappe le plus, c'est l'absence de réaction des joueurs. Jamais ils n'ont sursauté, jamais ils ne se sont révoltés. Du jamais vu ! Des joueurs chouchoutés, protégés, surpayés, mais des joueurs qui n'ont jamais été mis devant leurs responsabilités. Tous sans exception doivent être sanctionnés.

Mais il n'y a pas que les joueurs à être responsable de cette débâcle. Toutefois, il faut reconnaître que comme à chaque fois où le naufrage est collectif, le principal de la faute ne peut qu'être imputé au staff technique : une préparation défaillante à tous les niveaux, une mauvaise gestion du groupe, un mauvais coaching. On disait au public de ne pas passer sa peur aux joueurs. En fin de compte, il s'est révélé que c'est le staff technique, qui a passé sa peur et son manque d'assurance et de confiance aux joueurs.

Se rebeller ou commencer à creuser ?

Lors de ce triste derby, l'Espérance a touché le fond. Aujourd'hui, elle n'est plus leader. Et là plus question de se raconter d'autres histoires. Des mauvais choix ont été faits et maintenant, il faut les assumer. Le coup de poker De Moraies s'est révélé perdant et aujourd'hui il est temps d'en tirer les conclusions. Nous avons besoin plus que d'un fin technicien, notre situation nécessite une grande gueule, un leader, un meneur d'hommes, un entraîneur qui comprenne la mentalité du joueur tunisien. En tout cas, il est urgent d'agir car les prochaines échéances sont là et ce n'est surtout pas Kanzari qui est l'homme de la situation.

Aujourd'hui l'Espérance a atterri, elle a touché le fond. À elle de voir si elle veut se relever, si elle veut se battre sans arrière-pensées. Tel un lion blessé elle peut se rebeller. À moins qu'elle ne choisisse de commencer à creuser le trou où elle va se cacher dans la médiocrité ; premier élément de réponse, mercredi.