Le onze Sang et Or aligné contre l'AS Kasserine, le 23 novembre 2008. (Photo CHALA)

Analyse

Attention à cet adversaire là !

A huit journées de la tombée de rideau de la Ligue 1 dans son édition 2008/2009, l'Espérance détient une avance - qualifiée par certains de «tranquille» - de cinq points sur son premier poursuivant. On entend par-ci et par-là que l'EST n'est plus joignable à la tête du classement. Certains parlent de la supériorité des Sang et Or sur ses concurrents à tous les niveaux, d'autres pensent déjà à la Ligue des Champions Africaine 2010... Mais, finalement, ces déclarations aussi certaines qu'elles soient, sont-elles de nature à aider l'équipe ou au contraire à ralentir sa marche ?

Ce qui est plutôt certain, c'est que seuls ses concurrents directs se régalent de cette situation. On cherchait par tous les moyens la manière avec laquelle «chasser» cette maudite pression les attrapant à chaque fois que l'EST retrouve le leadership du championnat, cette peur qui les paralyse rien qu'en pensant à un autre titre rouge et jaune au-delà de la vingtaine déjà acquise ; et voilà qu'on leur offre la solution, un cadeau du ciel qui transmettra le stress et la pression du côté des poulains de José. Après tout, le groupe sang et or est jeune et manque d'expérience, il en découle que le terrain soit favorable pour la méchante «maladie» de la vanité.

Vanité, prétention, narcissisme, autosatisfaction, suffisance : plusieurs noms, mais un seul adversaire. LE véritable adversaire qui pourrait mettre à genoux l'Espérance et l'accabler dans une saison transitoire des plus importantes dans cette dernière décennie. Oui, faites gaffe les jeunes, rien n'est encore joué. Le champion c'est le leader de la 26è journée et non pas celui de la 25è et encore moins celui de la 18è. La confiance est une qualité indispensable qui fait d'un joueur un champion, mais il ne faut jamais la confondre avec l'autosatisfaction. Il faut encore batailler, batailler et batailler sachant qu'il nous reste une poignée de matchs difficiles face à des adversaires qui nous ont malmené ces dernières saisons.

L'Espérance est bien armée pour rafler tout sur son passage cette saison, mais cela ne suffit guère, et ce n'est pas l'histoire qui va nous démentir rien qu'en nous rappelant de la triste finale de Coupe de Tunisie égarée en 2005 face à l'ES Zarzis, pour ne pas remonter à la finale perdue de la Ligue des champions africaine en 1999 face au Raja.

D'ailleurs à ce moment de la saison, soit à la veille de la 19è journée, notre adversaire n'est pas le Club Africain, ni l'ES Sahel et encore moins Al Ismaily d'Egypte. Notre adversaire c'est l'Olympique de Béja à qui il faut allouer toute la concentration possible et toute l'envie du monde pour que le jour du match nos guerriers nous régalent comme il se doit, comme ils l'ont fait depuis le début de la saison. Même l'OB compte plus sur nos joueurs que sur les leurs afin d'arracher un résultat positif car il sait pertinemment que si les protégés de José De Moraïs développent le grand jeu, celui présenté face à Al Ahly à Tripoli, ou face à l'ESS à Sousse, il n'y verra que du feu !