Quand on oublie le foot pour s'occuper de fanfaronnades à dormir debout, on perd son match, son latin et sa crédibilité. C'est ce qui arriva à l'Étoile depuis quelques temps déjà, elle a perdu pour cela «sa» Ligue des Champions africaine, «son» championnat, «sa» Coupe de Tunisie et dernièrement «sa» Coupe de la Confédération continentale. Au lieu de revoir sa copie, Driss et ses différents staffs ont continué à s'occuper de tout, sauf de football.
Avant son match contre l'Espérance, pourtant vital pour eux afin de recoller à la tête du classement, le président de l'Étoile a choisi des arguments on ne peut plus recherchés, pour être gentil, en faisant avancer le match de 24h avec l'aide bienveillante de la Fédération Tunisienne de «Fourberie» (FTF), comme on l'appelle si gentiment sur TarajjiMania, présidée par un Kamel Ben Amor des plus impartiaux et protégeant à son corps défendant l'intérêt du football tunisien, à tel point qu'il a poussé l'Espérance à ne pas représenter convenablement le drapeau du pays dans la joute nord-africaine. Le but de la manoeuvre étant de profiter d'un potentiel handicap physique, programmé. Driss n'a pas hésité d'argumenter sa décision par un pathétique motif d'organisation, comme si on allait inaugurer ce jour-là les jeux olympiques. Mieux encore, il s'est fait inviter par l'émission Dimanche Sport pour rassurer ses supporters quant au niveau de son équipe, malgré les déconfitures qui feront date dans la vie de son club, et n'a pas manqué de rappeler à tout le monde que l'Étoile ne perd plus à Sousse, du moins en championnat. Pourtant, ses joueurs, étaient plutôt crispés comme des trouillards tout le long de la rencontre et au lieu de jouer au foot, ils ont commencé à provoquer nos joueurs, à l'instar de leur capitaine Felhi, soi-disant meilleur défenseur exerçant en Tunisie, qui n'a pu rivaliser avec notre mastodonte Eneramo, malmené qu'il était à vouloir le contenir, et d'autres, à l'instar de Meriah, qui a commencé à faire son cinéma de contestation dès l'entame du match. Et pour finir, Ben Dhifallah qui a agressé Kasraoui avant de rester par terre, pour enfin tomber comme une casserole dans la surface en fin de match, espérant influencer l'arbitre, dont, soit dit en passant, le sifflet a été plus qu'honnête.
Mais à la fin, la note fut salée pour les Étoilés avec une défaite claire, nette et sans bavure, conjuguée avec une leçon de football mais surtout d'humilité, de bravoure et d'engagement des nôtres. On a beau crier que le football n'est pas une science exact, il n'en demeure pas moins que quand une équipe prépare bien son match, se donne les moyens de bien le disputer, reste humble et concentré sur son sujet et joue avec hargne et un engagement à tout épreuve, tout en s'appliquant à toutes les secondes du match, rien ne pourrait lui arriver, sinon gagner la bataille et atteindre son objectif. Ni l'état du terrain, ni les erreurs d'arbitrage, ni la pression des supporters adverses et encore moins les dispositions de son adversaire du jour ne peuvent l'empêcher d'atteindre son but, à savoir gagner son match - C'est un petit clin d'oeil à nos amis les clubistes après leur cinéma tragico-comique à l'issue de leur match contre le Stade Tunisien.
L'Espérance d'hier est descendue sur le terrain mentalement au point. Elle a bien préparé son coup et le résultat ne s'est pas fait attendre. C'est la deuxième fois en quelques semaines que l'Espérance séduit ; la première fois ce fut à Tripoli, où elle a réalisé un match parfait sans pour autant marquer de but et cette fois-ci, elle a été peut-être moins conquérante que face aux Libyens, mais cela n'empêche qu'elle a dominé son adversaire du jour, tout en marquant un but en or, synonyme d'échappée et elle aurait pu donner une correction aux Étoilistes dans leur antre soussien sans que personne n'aurait rien à redire.
Malgré un temps peu propice pour jouer au foot, avec un vent qui a gêné les joueurs et surtout les Sang et Or qui ont dominé le milieu de terrain, l'Espérance a fait le match qu'il fallait, alors qu'on craignait que les lacunes qui perduraient depuis quelques temps, malgré notre leadership incontesté, ne persistent, surtout contre un adversaire réputé intraitable chez lui.
Notre milieu de terrain a été notre point fort malgré l'absence de Hammi et Achour. Ils ont su étouffer l'adversaire très déconcentré à l'image d'un Nafkha sans âme, qui a erré sur le terrain malgré ses essais à faire le stratège, mais il était un playmaker en carton. Les nôtres ont su grâce à un bon Z. Souissi et un excellent Loué, qui, en retrouvant petit à petit le rythme des matchs, a dominé partenaires et adversaires. Sa carrure et son physique ont anéanti toute velléité offensive adverse. Mieux, le ballon une fois récupéré, Loué assure par des passes simples à ses coéquipiers devant, les mettent dans des positions idéales pour amorcer des attaques meurtrières. Tayeb, quant à lui, a été comme toujours généreux dans l'effort, mais heureusement moins brouillon que d'habitude. Darragi pour sa part a pu distiller à sa guise quelques caviars et tout en demeurant concentré sur son sujet, surtout en première période, en assumant pleinement ses responsabilités et en participant activement à la manoeuvre offensive.
Résultat des courses, on a vu un milieu compact, équilibré, combattif à souhait et aidé par un Bienvenu, moins transcendant, mais qui a accompli en contrepartie un rôle tactique prépondérant avec des tâches défensives dignes d'un grand récupérateur, gênant l'adversaire et créant des espaces qui ont permis à Darragi, Tayeb et Eneramo de se retrouver dans des situations bien intéressantes devant le but adverse. Enfin grâce au travail d'harcèlement et de sape de notre milieu, notre défense n'a pas eu à trop se déployer et hormis quelques fautes de Jabeur – ça devient une habitude - et de Chammari - par inexpérience - notre arrière-garde a passé une après-midi bien tranquille à Sousse, à tel point que la seule véritable occasion est venue de la tête de notre jeune Chammari, qui a failli tromper son gardien Kasraoui qui ne s'attendait pas de passer 90 minutes aussi calmes. On ne doit pas oublier non plus le bon rendement de nos arrières latéraux qui ont joué tous les deux un match plein, surtout Chammam qui retrouve doucement mais sûrement sa grande forme estivale. Enfin, quand on dispose d'un bulldozer comme Eneramo devant, qui peut faire ce qu'il veut quand il a le ballon et surtout qui sème la panique au meilleur axe défensif de notre championnat, j'ai nommé la paire Felhi-Jmel à chacune de ses accélérations, on ne pouvait qu'être rassurés quant au résultat final. Vaincre à Sousse par 1-0 hier n'était pas si cher payé, tellement il n'y avait pas photo entre les deux équipes.
On ne peut finir sans remercier M. Moez Driss d'avoir insisté pour jouer le samedi. Grâce à cette trouvaille, on va passer un week-end bien paisible avec la victoire en poche. Mieux, on va passer le réveillon de fin d'année administrative bien au chaud avec six points d'avance et personne à vue dans notre rétroviseur à moins d'un dernier recours aux «amis» de la FTF – sait-on jamais - pour rejouer le match aujourd'hui, soit la date initiale du match faut-il le rappeler, pourquoi pas à la salle couverte de Sousse à la place de la finale de la coupe d'Afrique de ... basket. Et comme on dit toujours, celui qui sème le vent récolte la tempête et à Sousse depuis des mois déjà, c'était la tempête, mais depuis dimanche 21 décembre - pardon samedi 20 décembre - c'est un cyclone qui sévit du côté de Boujaâfar.
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