Un seul point suffira au bonheur des Sang et Or qui effectuent samedi le court déplacement de Sousse (à peine 120 km) avec l'espoir de confirmer leur victoire du match aller à Radès (1-0). L’Espérance est avec Al Ahly la seule équipe à avoir remporté ses trois derniers matches, le dernier de justesse il y a quinze jours face à l’Etoile du Sahel qu’elle retrouve samedi soir à Sousse.
Nabil Maâloul, on le devine aisément, est un entraîneur heureux. Son équipe va bien; pourtant, il trouve le moyen de lancer quelques fléchettes acérées au sélectionneur Sami Trabelsi et à l'équipe de Tunisie.
Cafonline.com : On peut imaginer que ce match contre votre rival historique, l'Etoile Sportive du Sahel se présente sous les meilleurs auspices...
Nabil Maâloul : "Avec un total de 9 points, soit le maximum, nous avons déjà un pied en demi-finale. Pour mettre l'autre dans le carré d'as, il nous suffira d'engranger un petit point. Mais, vous savez, vous ne devez jamais concevoir les choses de la sorte et dire à vos joueurs qu'ils doivent ramener un point. Non Il faut dans ce cas plutôt exiger les trois points de la victoire. Avec la concentration et la discipline habituelles, nous sommes capables d'atteindre cet objectif. En revanche, si les joueurs versent dans l'autosatisfaction et se disent qu'ils ont déjà fait carton plein et que la qualification leur est promise, ça va être autre chose. Là, il y a vraiment danger."
Cafonline.com : Quelle est la meilleure manière d’aller chercher un quatrième succès consécutif ?
Nabil Maâloul : "Il faut remporter un maximum de duels. Du début jusqu'à la fin, il faut faire montre de beaucoup de volonté, de détermination, de lucidité et de maitrise mentale. Il n'y a plus de match facile en football. C'est aux joueurs de se faciliter la tâche, ou plutôt de se la compliquer. Car n'oublions pas que l'Etoile se trouve dos au mur. Elle n'a pas vraiment le choix. Elle va évoluer sous une pression terrible. Et cela peut nous avantager."
Cafonline.com : Y aura-t-il des changements samedi soir dans votre formation rentrante ?
Nabil Maâloul : "Cela va dépendre de certains paramètres dont essentiellement l'état physique des joueurs qui ont joué mercredi dernier en sélection, Khalil Chammam et Youssef Msakni contre l'Iran à Budapest, Harisson Afful avec le Ghana contre la Chine. Les deux premiers n'ont heureusement livré qu'une mi-temps. Afful, lui, a dû disputer un match entier. Ajouté au long voyage, il serat difficile de récupérer un joueur frais à cent pour cent."
Cafonline.com : On vous sent remonté contre la programmation du match amical Tunisie-Iran ?
Nabil Maâloul : "Et il y a de quoi, en vérité. Il n'est guère admis de programmer un match amical alors que ce n'est pas une journée FIFA. Le sélectionneur national aurait dû dispenser les joueurs de l'Espérance et de l'Etoile de ce voyage. Ils avaient un match très important à préparer. Personnellement, j'ai consenti certaines faveurs à l'équipe nationale la saison dernière. Je m'attendais à ce qu'on nous renvoie l'ascenseur. Eh bien, il n'en fut rien. La sélection est partie jouer en Hongrie dans un stade de quartier, dans le contexte d'un petit village. Il est indigne qu'une sélection d'un pays se produise sur un tel stade. Et puis, on n'a vu que l'ombre de l'Iran que l'on connait. Son football est tout à fait différent du jeu africain. Alors, quel intérêt peut bien receler pareil test ? Franchement, j'aurais préféré que les Aigles de Carthage se produisent à Tunis contre n'importe quelle sélection africaine. N'oublions pas que son prochain adversaire s'appelle la Sierra Leone, un pays d'Afrique. Si ce n'était pas le président fédéral Wadii Jary qui nous l'avait gentiment demandé, je crois que je n'aurais pas accepté de libérer mes joueurs."
Cafonline.com : Va-t-on voir à l'oeuvre les nouvelles recrues de cet été ?
Nabil Maâloul : "Houcine Ragued et Youssef Blaili ne sont encore qu'à 80% de leurs moyens.Par conséquent, il me serait difficile de les aligner d'entrée. En revanche, l'attaquant ivoirien Didier Libré, en provenance de l'AS Marsa est fin prêt. Pour le reste, les Chaker Zouaghi, Jean-David Beauguel ou encore Seif Allah Hosni continuent de travailler dur afin d'arracher une place dans la formation-type."